• 27 février 2018
  • Digital Learning
  • Pédagogie

L’apprentissage par résolution de problèmes : une méthode pour engager les apprenants

Loïc Le Gac

Evaluer avant de former : est-ce vraiment une nouveauté ?

Certains mettent en avant comme étant de la pédagogie inversée, le fait de démarrer une formation digitale ou numérique, un e-learning, par des questions d’évaluation. Google l’avait mis en pratique dans le cadre de sa formation d’initiation au digital pour les entrepreneurs. Tout d’abord, bien sûr, il ne s’agit pas, à proprement parler, de pédagogie inversée (ou flipped classroom en anglais).
La classe en miroir consiste à inverser le fonctionnement habituel de l’enseignement : renvoyer la partie cours magistral en ligne et consacrer le temps en classe aux travaux pratiques, aux difficultés. Le fait de démarrer une formation par une évaluation renvoie, elle, à une pratique bien classique de notre système éducatif qui consiste à évaluer en début de cursus. Rien de bien innovant donc.

Cela ne veut pas dire qu’il soit sans intérêt de permettre aux apprenants d’identifier leurs manques avant de se lancer dans un parcours, mais cela ne constitue pas une révolution. A terme cela permet d’accroître l’engagement des apprenants puisqu’ils travailleront sur des thèmes qui leurs sont propres et où ils ont un réel besoin d’approfondir leurs connaissances.

Construire son parcours de Digital Learning en partant d’un cas concret

Par contre il peut être nettement plus intéressant de mettre à profit le digital learning, en ce qu’il permet de personnaliser son parcours, pour commencer par les questions que pose la mise en pratique avant de passer aux contenus de formation. Dans le cadre de la formation professionnelle, la pertinence en est évidente. Partir d’une situation pratique de mise en oeuvre d’une compétence, d’un savoir-agir professionnel, puis construire un parcours d’apprentissage qui va progressivement permettre de résoudre les problèmes posés par ce cas pratique permettra de rendre le parcours plus concret et d’augmenter l’engagement des apprenants.

Soyons concrets. Dans le cadre d’un MOOC ou d’un SPOC consacré à l’analyse de bilan ou à l’analyse de risques financiers, il peut être intéressant de poser le cas concret d’un dossier client et d’amener l’apprenant à proposer, en lien avec ses pairs, des solutions. Le reste du parcours sera là pour l’inciter à découvrir des outils, des connaissances pour mieux effectuer cette analyse, et au final on pourra revenir sur le cas posé au départ et le décortiquer à l’aide de l’ensemble des connaissances acquises.

Il se trouve que cette approche présente de nombreux avantages. Elle est moins top-down que les approches classiques. Elle permet de toucher du doigt l’intérêt des connaissances à acquérir. Elle facilite l’acquisition et la mémorisation par une mise en pratique directe et une mise en relation avec l’ensemble des connaissances dont dispose déjà l’apprenant. Enfin, elle s’apparente au jeu, l’un des mécanismes les plus efficaces pour engager les apprenants. Ici, il s’agira de résoudre une difficulté pour aller plus loin, investiguer, associer…

L'apprentissage par résolution de problème facilite l'acquisition et la mémorisation par une mise en pratique directe et une mise en relation avec l'ensemble des connaissances dont dispose déjà l'apprenant.

La clé pour engager les apprenants : les placer au coeur du dispositif

Dans un article paru en 2014 dans le British Journal of Education, le Pr Khe Foon Hew, de l’Université de Hong Kong, procédait à l’analyse de 3 MOOC particulièrement bien notés par les étudiants. En analysant les avis postés sur la plateforme coursetalk, il a constaté que la construction d’un parcours autour d’un problème à résoudre, ce qu’il appelle « Problem-centered learning », suscitait un réel enthousiasme chez les apprenants. L’un d’entre eux témoignait : « The most amazing thing was that all the processes and methods that were taught can be applied in simple everyday issues. » («la chose la plus fantastique était que tous les process et les méthodes enseignées pouvaient s’appliquer à des questions du quotidien.»).

Cette méthode est une vraie piste autour de laquelle nous pouvons élaborer nos parcours de e-learning, de SPOC ou de digital learning et ainsi augmenter l’engagement des apprenants. Pourquoi cela semble-t-il fonctionner ? Certainement parce qu’au final cette approche part de l’apprenant. Plus que de Problem-centered Learning, on peut parler d’un des aspects d’une démarche learner-centric !

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