Nous avons récemment conçu un parcours digital dédié à la formation et la sensibilisation des instances paritaires nationales et régionales aux évolutions et changements de la nouvelle convention 2017 d’assurance chômage. Au global, ce sont 1000 mandatés (répartis entre employeurs et salariés) dans 18 régions au sein de 57 instances paritaires qui sont inscrits sur ce parcours. Céline Gillier, chargée de mission chez UNEDIC, revient sur ce projet de Digital Learning.
A quelle problématique avez-vous souhaité répondre avec ce parcours portant sur la nouvelle convention d’assurance chômage ?
L’Unédic n’est pas une entreprise, on ne s’adresse pas à des salariés mais à un public particulier qui n’est pas captif. Notre préoccupation première était de trouver un mode de formation qui corresponde à notre public.
En mettant en place ce module sur la nouvelle convention d’assurance chômage, nous avons pu répondre à nos 3 réelles problématiques :
- Leur permettre de comprendre la convention de l’assurance chômage afin qu’ils puissent pleinement remplir leur rôle et leurs missions, en particulier la veille sur l’application de la convention dans les territoires
- Toucher l’ensemble des mandatés dans un laps de temps court. Leur particularité est de ne pas être syndicalistes à plein temps et d’avoir un métier à côté.
- Adapter la formation aux mandatés, qu’ils puissent la suivre autrement qu’en présentiel et sur les plages horaires qu’ils désirent.
En quoi le digital learning est-il pertinent sur un dispositif comme celui-ci ?
Le digital learning est une solution qui a su répondre à une grande partie de nos problématiques permettant ainsi de venir en appui aux démarches que l’on a en formation présentielle et ainsi offrir une réelle flexibilité d’usage pour les mandatés des instances paritaires.
Dans l’ensemble, il nous est compliqué aujourd’hui de toucher rapidement l’ensemble des mandatés de toutes les instances paritaires de métropole ou d’outre- mer. Le Digital Learning permet aux partenaires sociaux de se connecter quand ils le souhaitent et de consacrer du temps au parcours. Par exemple, certains se connectent à minuit ou à 4h du matin.
Il fallait trouver un mode de formation qui corresponde à plusieurs de nos critères et qui soit pertinent. On peut dire que ce parcours l’est car :
- il est adapté à des publics atypiques et hétérogènes : certains mandatés sont experts sur le sujet quand d’autres sont néophytes et découvrent la convention.
- il nous permet une flexibilité d’usage : les mandatés peuvent suivre la formation sans contrainte de lieu et d’horaire
- il est un réel appui aux démarches de formations en présentiel. Ce dispositif renforce le lien Unédic et mandatés des instances paritaires en région.
- il nous permet de toucher des mandatés que nous ne touchions pas forcément avec la formation en présentiel, en particulier les suppléant et mandatés de certaines IPT.
Et pour réussir cette transformation numérique on a préféré y aller pas à pas. On donne du sens, on adapte les contenus au public, on rend accessible les productions de l’Unédic aux mandatés et on s’assure de la pleine compréhension des contenus.
Après cette première expérience, avez-vous identifié quels sont les avantages et les limites de la mise en place d’un tel dispositif digital ?
Nous sommes partis dans cette aventure avec une connaissance limitée du digital learning car au sein de l’Unédic nous n’avons pas eu de précédent concernant la création et la mise en place d’un tel dispositif.
L’avantage c’est que ça vient en plus de ce que nous faisons déjà, c’est un gros complément par rapport aux formations que l’on a. Mais ça ne se substitue pas à une relation physique. Ce qui est intéressant de voir, c’est qu’il y a des gens que l’on ne connait pas, des gens qui étaient suppléants, qui ne venaient pas forcément participer aux réunions, et qui, maintenant, s’inscrivent afin de suivre nos formations.
Le digital learning ne forme pas que les apprenants, l’équipe qui a encadré ce projet en interne a aussi revu, appris des choses et ça c’est vraiment un avantage de la formation digitale et des choses que l’on veut transmettre. En voulant former les autres, on apprend sur soi-même.
Concernant la partie technique on n’y connaissait rien, et cela nous a fait perdre du temps. Pour les projets futurs, nous y ferons un peu plus attention. Cela nous a permis de nous rendre compte qu’il y avait aussi des choses à optimiser au niveau de notre organisation interne et nous avons avancé vers plus de transversalité.
Au final, pour la réalisation de ce parcours de formation nous avions surtout besoin d’un prestataire qui comprenne notre demande, mais aussi ce qu’est l’Unédic au sein de son environnement social et politique. C’est pourquoi on a choisi Thinkovery, pour l’accompagnement et le conseil, ainsi que la réalisation.