• 14 décembre 2017
  • Digital Learning

Les grandes tendances du Digital Learning

Loïc Le Gac

Le Digital Learning fait sa révolution depuis plusieurs années avec l’arrivée des MOOC, SPOC et autre parcours de e-learning. Mais aujourd’hui en 2017, quelles sont les grandes tendances du Digital Learning qui émergent ?

Le web est pavé, en cette fin d’année, d’articles de blog sur les grandes tendances du Digital Learning. Difficile, donc, de s’y retrouver et de démêler lesquelles seront effectivement les évolutions à venir. Plutôt que de jouer à Madame Irma, nous vous proposons de partager des éléments d’analyse et de réflexion sur les mouvements en cours et ce que l’on peut en déduire en terme de prospective !

Les grandes tendances du Digital Learning au service des entreprises

Le digital learning pour se former, mais pas que…

Le digital learning et les MOOC se limitent de moins en moins à la digitalisation de la formation, qu’elle soit initiale ou continue. De nouvelles pratiques émergent pour répondre aux préoccupations des entreprises à l’heure de la transformation digitale.

  • Le digital learning au service du recrutement
    L’année 2017 a vu apparaître les MOOC de recrutement. L’idée est simple : pour répondre aux besoins de recrutement, en limiter les coûts et les déconvenues (candidats déçus, candidatures mal qualifiées) pourquoi ne pas proposer aux candidats de se pré-former au poste auquel ils veulent postuler et de mieux comprendre le fonctionnement de l’entreprise dans laquelle ils postulent ? Ainsi les postulants sont appelés à s’inscrire à un parcours digital au cours duquel ils vont pouvoir appréhender un métier, ses enjeux, son contexte. Ce faisant ils postulent en toute conscience et l’entreprise peut tester leur motivation et leurs capacités.
  • Le digital learning pour valoriser sa marque
    Le digital learning est aussi un outil pour asseoir sa marque et faire connaître son produit. L’entreprise peut lancer un MOOC à destination du grand public traitant du problème qu’elle cherche à résoudre avec son offre de service ou son produit. Telle marque de cosmétique pourra expliquer les problématiques autour de l’exposition de la peau aux dangers du soleil. Elle mettra ainsi en valeur son expertise et pourra également collecter des adresses de personnes concernées par cette question.
  • Le digital learning comme outil de veille
    Autre exemple : la veille technique et réglementaire. Les traditionnels outils de veille sont efficaces pour pousser de l’information mais cela ne suffit pas à ce que ces informations soient intégrées et utilisées. Le digital learning vient alors prendre le relais en faisant circuler les nouvelles normes, les nouveaux outils tout en les expliquant et en impliquant les destinataires.

Nous ne sommes certainement qu’au début de cette utilisation décalée de la pédagogie numérique et les champs d’application sont immenses. 

L’apprenant au coeur des grandes tendances du Digital Learning

Dans les grandes tendances de la formation professionnelle, la place de l’apprenant est centrale. Il ne faut pas oublier, que l’objectif du digital learning est avant tout d’accompagner chaque individu dans l’évolution de sa carrière. 

  • Moi d’abord ! Le parcours individualisé
    Nous sommes à la veille d’une grande réforme annoncée de la formation professionnelle. Difficile de prévoir quelle en sera la forme définitive et le calendrier exact. Mais ce dont on peut être sûr c’est sa direction. Ce que le CPF ou le CIF ont esquissé, ou encore les MOOC à leur manière, sera l’avenir : une pratique individuelle de la formation professionnelle

« Je veux pouvoir choisir la formation qui me convient et qui sera la plus adaptée à mes besoins. »

Dès lors, une vision purement massive de la formation digitale tombera à côté des attentes si elle n’est pas associée à une véritable individualisation des parcours. C’est là tout l’enjeu de l’introduction de l’intelligence artificielle dans le digital Learning, ce que l’on appelle l’adaptive learning.
Demain le parcours de formation devra s’adapter dynamiquement à mes résultats, à mon profil pour délivrer la bonne expérience utilisateur et, pour cela, les formations digitales doivent dores et déjà être écrites et conçues en conséquence : granularité des contenus, durées adaptées à une consommation éclatée et cartographie des contenus avec des méta-datas.

On peut pronostiquer une évolution plus complexe. L’enjeu n’est pas de développer le mobile learning plus qu’une autre pratique. L’enjeu est plutôt de répondre aux besoins d’un apprenant dont les modes de consommation sont divers et variés. Il s’agit donc de penser une expérience utilisateur qui navigue en permanence du portable à l’ordinateur en passant par la tablette mais aussi, les objets connectés et le présentiel. L’outil de demain sera ATAWAD (anytime, anywhere on any device) ou ne sera pas.

Au final, l’enjeu est bel et bien de penser une expérience globale de l’apprenant et non seulement d’être « responsive ».

  • Une expérience complète d’apprentissage pour développer des compétences
    L’arrivée des MOOC et des SPOC ont eu parfois un effet réducteur. On est revenu à une vision de la formation en terme de savoir, de savoir-être ou de savoir-faire. Or, il s’agit surtout, dans le cadre de la formation professionnelle, de développer les compétences des salariés.

Une compétence c’est avant tout un savoir-agir (qui s’appuie sur des savoirs, des savoir-être et des savoir-faire). Pour acquérir ce savoir-agir il faut se mettre en action, en comprendre les tenants et les aboutissants dans la pratique. C’est tout le rôle de l’immersion de l’apprenant.

Nous sommes certainement à l’aube de l’agrégation, de la synthèse entre les différents outils à notre disposition : simulation, jeux, réalité virtuelle et augmentée, MOOC et SPOC pour offrir une expérience complète d’apprentissage et de mise en pratique pour les apprenants.

Fashion victim

Le Monde a fait grand bruit en cette fin d’année dans le Landerneau du digital Learning en publiant un article expliquant que les MOOC avaient fait « Pschitt ». L’article est certainement très contestable et va vite en besogne en enterrant un cadavre très vivant ! Si les MOOCs sont morts, vive les MOOCs!

Non la Révolution digitale de la formation n’a pas fait Pschitt et nous n’en sommes qu’au début. Il est d’une évidence totale que la formation professionnelle classique va poursuivre sa mue. Par contre on peut effectivement s’interroger sur la survie des MOOC tels qu’ils ont été tout de suite enfermés dans un cadre théorique.

La vidéo, l’interaction entre les apprenants, la granularité des contenus, tout ces ingrédients font indéniablement partie des grandes tendances du digital learning pour les années à venir. A cette transformation en cours, il faut ajouter toutes les autres innovations et le fait de savoir les agréger pour obtenir le cocktail de la formation professionnelle de demain. Cela ne s’appellera probablement ni MOOC, ni SPOC, ni COOC, mais plus certainement et tout simplement « formation ».

Vous avez des
questions ?
Un projet ?
On en discute !

Contactez-nous

A lire aussi

Inscrivez-vous à notre
newsletter

Nous gardons vos données privées et ne les partageons qu'avec des tiers qui rendent ce service possible.
Lisez notre politique de confidentialité pour plus d'informations.