Véritable point de référence du digital learning, le salon Learning Technologies France s’est tenu les 30 et 31 janvier derniers à Paris Porte de Versailles. Lieu de rencontre et de partage, ces deux jours intenses ont rassemblé plus de 5 000 professionnels de la formation. Retour sur les faits marquants de cette édition 2019 !
Learning Technologies fait peau neuve
Jusqu’à présent installé à l’Espace Champerret, le salon Learning Technologies a migré cette année vers un espace plus grand au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Cette évolution est la conséquence de la prise en charge du salon par CloserStill Media depuis l’année dernière. CloserStill Media, une entreprise en croissance rapide, est aussi l’organisateur des salons de Berlin et de Londres. Au final ce sont plus de 20000 m2 d’exposition qui étaient mis à la disposition des exposants.
C’est maintenant une certitude : le digital learning a son événement annuel de référence et l’année prochaine devrait le confirmer. Le salon va encore s’agrandir et les emplacements sont d’ores et déjà tous réservés.
Learning Experience : le nouveau concept tendance
Cette année un mot hantait toutes les lèvres des conférenciers : la learning experience. Telle qu’elle était présentée, celle-ci recouvre l’idée d’un mélange entre les modalités du présentiel et du digital learning. Le mot d’ordre : faire du “phygital” pour capter les apprenants et assurer l’efficacité des formations. S’emparer de la learning experience serait ainsi la clé pour devenir une véritable organisation apprenante. Pour notre part nous pensons que la notion de learning experience est une notion plus riche et plus complète.
Ce qui est certain c’est que les acteurs ont enfin pris conscience que le digital n’était pas la réponse à toutes les questions et qu’une approche purement digital learning comportait des limites.
Des retours d’expérience qui posent de nombreuses questions
Au travers des différents témoignages de grandes entreprises plusieurs questions ont été posées.
Le paradigme actuel du monde professionnel est marqué par un profond bouleversement des compétences liées à la performance. Entre “hard skills” et “soft skills”, le travailleur d’aujourd’hui s’inscrit dans un phénomène de montée en compétences en continu. Développer des formations en ligne sur les soft skills apparaît comme un véritable défi pour de nombreuses organisations.
Autres difficultés : l’hétérogénéité des conditions dans lesquelles la formation est reçue par les apprenants. Pour beaucoup de grands groupes le premier des défis est celui de l’internationalisation. Il ne saurait être résolu par une simple traduction des contenus dans la langue la plus partagée (l’anglais, bien souvent). Il est impératif pour une plus grande efficacité de s’adresser à chacun dans sa langue. Plus délicat encore, il faut aussi prendre en compte le contexte et les spécificités culturelles si l’on veut une formation impactante. Plus la formation sera adaptée et personnalisée, plus elle sera efficace. Se contenter d’’un produit standard n’est pas suffisant.
Et ce n’est pas la seule difficulté rencontrée si l’on souhaite s’adresser à tous. La question de la gestion de l’illettrisme dans la formation se pose également. Il s’agit de créer des contenus démocratisés, simples de compréhension et surtout accessible. Il est indispensable pour le formateur de s’adapter au profil de tous ses apprenants avec un seul objectif : faciliter l’acquisition des différentes compétences qui sont sollicitées.
Un acteur clé dans la formation : le manager
Le manager se doit d’être formé pour endosser un rôle de coach et d’animateur : motiver, encourager et suivre la participation des individus au(x) module(s), vérifier l’acquisition des contenus, proposer des alternatives en cas d’échec…Ces actions demeurent indispensables à l’ère où l’apprenant a besoin d’un véritable lien humain dans la formation.
Par exemple, afin d’assurer un suivi, il est possible pour le manager de mettre en place des classes virtuelles avec les apprenants afin de débriefer sur leur parcours à plusieurs étapes, mais également de proposer des animations de type quiz : une fois par mois, proposer un quiz aux apprenants sur un point particulier de la formation afin de mesurer leur assimilation du contenu.
La formation vient s’inscrire dans le process global de gestion d’équipe et d’évaluation du manager. Elle est un outil de pilotage des carrières, encore plus à l’heure du digital.
Les neurosciences et l’IA : nouveau Graal ?
Tout au long des deux journées de salon de nombreuses conférences ont été consacrées à l’apport des neurosciences et de l’intelligence artificielle. Chaque conférencier y est allé de sa règle nouvelle et absolue qui permettrait de résoudre toutes les questions et difficultés. Au final peu de vraies nouveautés. 2018 n’a pas été une année de révolution dans les neuro-sciences ou dans le domaine de l’intelligence artificielle. Il n’est du reste pas très logique de rapprocher les deux. La forte présence de ces deux disciplines est le symptôme d’une pratique qui se cherche et qui pense trouver une fois de plus du côté de la technologie les réponses aux questions pédagogiques.
Espérons que l’édition 2020 mettra le véritable acteur au cœur des différentes conférences : l’apprenant. En attendant, il est rassurant de constater le dynamisme de notre secteur, le nombre d’acteurs grandissant.
Vivement 2020 pour Learning Technologies ! D’ici là, retrouvez-nous fin mars pour le salon Solutions RH, Porte de Versailles sur le stand C35 !
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