• 19 septembre 2018
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  • Pédagogie

Se former pendant les vacances, ça donne quoi ?

Loïc Le Gac

Qui dit retour de vacances dit normalement rentrée. Cela évoque pour chacun de nous des souvenirs d’enfance, un mélange de regret du soleil et d’impatience face à la nouveauté. Ce qui est certain, c’est que nous associons tous cette frontière de septembre et de juin avec la fin et le début de l’école et donc de l’apprentissage.

Apprendre, se former, ne se limite pourtant pas à l’école, à l’université ou à l’entreprise. C’est également une activité privée et surtout que nous pratiquons, sans le décider clairement et avec plaisir et entrain pendant la période estivale.

Alors votre été a-t-il été studieux ? Je ne vous le souhaite pas car on ne peut s’empêcher quand le soleil et le sable ne sont pas loin de faire rimer studieux avec ennuyeux. Je vais donc reformuler. Avez-vous appris et fait de nouvelles choses cet été ? J’en suis sûr. Il y a même de fortes chances que vous ayez appris plus de choses cet été que pendant l’année et sans vous en rendre compte.

Voilà donc ma première petite leçon des vacances : apprendre est du registre du plaisir, de l’activité naturelle, de la détente.

Cela ne doit jamais être une punition : à nous, concepteurs de formation de relever ce challenge !

L’été, le moment propice pour se former grâce au digital

Le problème de l’été c’est que nous ne sommes généralement pas les seuls à nous arrêter de travailler. Et donc, une bonne partie des services habituellement accessibles le sont moins. Si vous ajoutez à cela le fait que nous nous éloignons des aires urbaines pendant cette période cela diminue encore plus les possibilités.

L’été c’est ainsi le royaume du digital. Nous trouvons sur nos portables et nos ordinateurs la réponse à nos questions :

  • Comment cuire un crabe ?
  • Comment pêcher à la ligne ?
  • Quel est le meilleur château à visiter ?

Beaucoup d’informations, beaucoup de questions que nous nous posons, beaucoup de choses que nous apprenons…

L’été, c’est le royaume du Digital Learning !

En ce qui me concerne, j’ai eu l’occasion de le vérifier en me lançant dans un projet de bricolage. J’ai décidé de refaire ma terrasse en bois qui avait souffert de l’humidité bretonne (et oui, il arrive que ce soit humide en Bretagne, je vous assure).

  • Le problème ? Je ne suis ni ingénieur, ni bricoleur à la base.
  • La solution ? Le digital learning. Je me suis donc mis en quête de tutoriels sur Internet.

Il fallait donc que j’apprenne des gestes techniques, du vocabulaire, une logique globale, les erreurs à ne pas commettre. De plus, il fallait qu’avec ces apprentissages je puisse m’occuper de mon cas particulier.

Le résultat ? Ca a marché et aujourd’hui j’ai une belle terrasse toute neuve.

Quels ont donc été les ingrédients de cette formation digitale intégralement réussie (je peux même maintenant vous former si vous voulez !) :

  • Le premier : la vidéo. Le fait de voir, ça aide pour des gestes techniques. Mais, ça ne suffit pas. S’il n’y avait eu que la vidéo je n’aurais pas tout compris et je n’aurais pas su adapter à mon cas particulier. C’est parce que la vidéo était enrichie avec du motion-design et que la voix off était celle d’un comédien que j’ai pu comprendre de manière satisfaisante.
  • Le second : l’écriture. Cette vidéo n’était pas simplement bien tournée, elle était bien écrite et ne m’assomait pas avec des détails inutiles ou du vocabulaire technique non expliqué.
  • Le troisième : la collaboration. Je m’en suis sorti parce que le jour J, je me suis fait aider. J’ai donc été obligé d’expliquer ce que j’avais compris et… ça m’a aidé à mieux comprendre !
  • Le quatrième : l’auto-validation. Avant de faire mon chantier j’ai pu vérifier ma bonne compréhension quand je suis allé acheter le matériel et que j’ai du discuter avec un vendeur du rayon bricolage, avec une discussion dans le style : “Alors vous pensez qu’il me faut une chougnette de type Z ou de calibre C ?”

Formation digitale : tout n’est pas toujours idyllique

J’ai eu l’occasion de faire une autre expérience édifiante de formation digitale cet été. Il se trouve que j’ai décidé de me mettre au piano. Hors de question de trouver un professeur de piano à Palavas les flots en plein mois d’août… C’est bien dommage car pour me lancer dans une nouvelle aventure les vacances me paraissent la période idéale.
Je n’ai pas renoncé et je suis allé farfouiller sur le net pour trouver des programmes de Digital Learning adaptés à mon cas de Polnareff débutant.
Je suis tombé sur une application a priori idéale. Elle conjugue tout ce qu’on nous vante aujourd’hui :

  • gamification,
  • tests de niveau en entrée de module,
  • interactivité…

En pratique je me suis retrouvé à écouter des modules de cours extrêmement brefs plutôt bien fait avec une mise en pratique immédiate. Puis il fallait réussir un exercice de synthèse au bouts de deux ou trois modules. Ce dernier consistait à jouer les bonnes notes en rythme avec une partition et un morceau qui passait à l’écran. L’application grâce au micro de ma tablette reconnaissait ce que je jouais et vérifiait si c’était bon.
Il y a eu comme vous vous en doutez un problème. La reconnaissance des notes ne fonctionnait pas parfaitement. Je me retrouvais à devoir appuyer comme un sourd sur mon clavier avec le volume à fond. En définitive le système m’attribuait des erreurs de manière injuste à mes yeux. La conséquence ne s’est pas fait attendre : j’ai pris mon professeur digital en grippe et je n’ai même pas eu l’obligation de rester poli avec lui.

La leçon à retenir : attention aux dispositifs innovants mal maîtrisés générateurs d’une déception à la hauteur de l’enthousiasme initial. Mais surtout attention aux dispositifs d’évaluation. Si l’apprenant a un sentiment d’injustice, il va très vite rejeter l’ensemble du parcours.

Cet article m’a permis de me sentir encore un peu en vacances. J’espère que c’était la même chose pour vous. Mais bon, les meilleures choses ont une fin… Bonne rentrée !

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